Le silence qui guérit

« Dans le silence, je sais ce que je suis, et je sais ce que je fais. »
(Gordon Hempton)

Nous vivons dans un monde de bruits permanents. Immergés dans un univers sonore où les ondes les plus diverses s’entrechoquent, nous, hommes modernes, avons l’illusion d’une sécurité extérieure qui occupe notre mental agité.
Et pourtant ce flot bruyant incessant nourrit notre mal-être, nous dissocie et nous coupe de nous-même.

Le silence fait peur

« L’ennemi » du silence n’est pas tant le bruit que la peur du silence. Il nous effraie parce qu’il met en lumière notre contrôle mental avec ses pensées répétitives.
Parfois, il nous fait recontacter notre ombre, nourrie par des émotions anciennes précoces qui ont été archivées et refoulées.
Il remet en cause nos habitudes de vie centrées sur l’agitation, l’efficacité, la productivité.

Le silence s’apprend

Au début, nous n’y entrons pas seuls.
Il est nécessaire d’être guidé et de trouver la voie qui nous convient.
Une fois expérimentée,cette voie nous apprend à calmer nos bruits intérieurs.
Par l’écoute de la sensation, la méditation sensorielle est une voie royale pour découvrir les bienfaits du silence et y demeurer (voir articles du blog sur la Méditation de Groupe).
La nature elle-même nous ouvre au silence intérieur :

 « Un arbre pousse dans le silence, et les sources d’eau coulent d’abord dans le silence de la terre. Le soleil qui se lève nous réchauffe en silence, étincelant et grandiose. L’extraordinaire est toujours silencieux. »

Imaginez-vous dans un bois, fermez les yeux. Quelques bruissements de feuilles, des cris d’oiseaux, un craquement d’écorce et puis, plus rien…
Ce n’est pas un silence de mort, non. La nature est habitée. C’est là que se rencontre une présence dense, profonde.

Effets bénéfiques du silence

Il équilibre notre santé mentale et physique, il nettoie l’esprit et fortifie le corps, il régénère notre cerveau comme l’oxygène nourrit ses cellules.

Quelques effets marquants :

- Il améliore nos capacités de concentration et de cognition, nettoie le mental surchargé ;
- Il stabilise les émotions et apaise les conflits ;
- Il nous libère du stress et des tensions intérieures ;
- Il gère les troubles du sommeil ;
- Il redonne énergie et vie dans les périodes de découragement ;
- Il clarifie nos choix et nos facultés de discernement.

Le silence, fondement du calme intérieur

Nous reliant à notre unité première et notre moi profond, il nous remet en contact avec notre origine, là où les principes vitaux premiers se donnent et se renouvellent et nous fortifient.
C’est dans le silence originel que le fœtus se tisse et se développe.
Il nous conduit au lâcher-prise, à la perte de contrôle. Il nous ouvre à la réceptivité (Vittoz) et à l’écoute intérieure, deux conditions incontournables pour vivre le calme intérieur.

Le silence au service de la thérapie

À travers le corps, la sensation silencieuse éveillée par le toucher, dégage un nouvel espace non atteint par les mémoires du passé.
C’est dans celui-ci que les processus vitaux intacts vont s’éveiller, réparer, apaiser.
Le silence possède une dimension affective par sa fonction enveloppante et nourricière.
Il sécurise les personnes souffrant de troubles psychiques précoces : troubles de l’attachement, de dissociations, d'addictions…
Dans cette thérapie méditative, le silence occupe une place centrale.

Le silence nous ouvre à la spiritualité

Se mettre à̀ l’écoute du silence, ce n’est pas couper le son comme on a tendance à le croire. C’est vivre l’expérience de percevoir sa présence, au-delà des bruits extérieurs, au-delà̀ des mots.
C’est nous reconnecter à notre intériorité, à notre dimension sacrée.
Ancré dans le corps, il nous introduit dans le monde de l’au-delà, plus vaste, plus large et plus profond que les soucis et les blessures de la vie.
Pour certains, il est le lieu de la découverte d’une Présence avec laquelle on peut entrer en relation de proximité et d'intimité.
Dans les écrits de Maurice Zundel, un mystique, le silence c’est Quelqu’un.

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